"Je travaille de façon cyclique sur un thème obsessionnel que je traite encore inlassablement...mon sujet est la relation de l'être humain avec son double, le personnage confronté à son alter ego. Les idées sous-jacentes sont la dualité entre homme et femme bien sûr, entre jeunesse et vieillesse, attirance et répulsion, fusion et autonomie, force et faiblesse, amour et haine ... Dans la partie inférieure de la pièce il y a une dimension concrète qui se traduit dans un style figuratif ou figuratif simplifié. Dans la partie supérieure, il y a une dimension affective et plus intellectuelle qui se traduit dans l'abstraction. De bas en haut, je vais du charnel au spirituel, du réalisme au symbolisme, sans aucune préoccupation formelle et systématique. Il y a une continuité entre la figure et l'idée.
Je suis donc obsédé par certaines formes comme le noeud ou l'arche, par exemple qui relient et soudent deux personnages. Loin de moi l'idée de représenté des morphologies de lutteurs ou d'athlètes... pas trop d'anatomie. Résultat, lorsqu'une forme ne résiste pas à mon regard intransigeant, je détruis la pièce. C'est d'abord à moi de juger si l'oeuvre est faite pour durer.
Il n'y a aucune protestaion sociale dans mon projet artistique. Ma conception, c'est que j'organise la vie de la matière - qui existe déjà par elle-même - un peu autrement, peut-être un peu mieux, mais en introduisant de la spiritualité pour échapper au réel et atteindre un idéal humain et non point matiérel."

"Mes préoccupations concernant la sculpture ont comme thème : la dualité, la répétition, la relation moi-l'autre, la fonction ambigue positif-négatif.
Couples antinomiques qui au delà de leur opposition visent la reconciliation non par l'élimination de l'un, mais l'unification par l'interpénétration : les contraires qui s'affrontent pour se réaliser comme une seule unité.
En mettant ensemble des tendances opposées, j'espère réaliser une sorte d'équilibre, d'harmonie, qui refuse l'étiquette de "tradition" ou de "modernisme". En ajoutant à l'anatomie de ces personnage ou le masculin et le féminin fusionnent, des formes symboliques comme noeuds, arches, spirales, je mets ensemble les deux aspects de l'existence physique et spirituel avec l'intention de dépasser le temporel et le corporel pour réaliser l'unité archétipale de principes contraires, avec la modeste conviction que les grandes vérités ont été dites depuis longtemps et que le rôle de l'artiste d'aujour'hui est de trouver seulement une nouvelle une nouvelle façon de les formuler."

Dimitri CUSA

 

"Je me reconnais beaucoup personnelement dans les sculptures de mon père. J'y sens l'empreinte du TAO, l'union du féminin et du masculin bien sûr, du Yin et du Yang, mais aussi de tous les contraires possibles et imaginables : la force / la faiblesse, le plein / le vide, l'avancé/ le retour en arrière aux origines... toutes nos contradictions en fait. Je suis du signe astrologique balance et j'ai toujours senti en mois ces forces qui me poussent à aller dans plusieurs directions, la difficulté de faire des choix et le sentiment que chacun a sa part de raison.

Je suis très attiré par tout ce qui touche au retour aux origines, à la liberté absolue, la quète du paradis perdu et je suis persuadé que l'on peut trouver cela en nous si on harmonise nos énergies. Je me suis donc très tôt intéressé aux religions de ce monde, particulièrement au taoisme (qui est plus une philosophie de vie et qui se manifeste très bien concrètement dans le Tai Chi Chuan) et bien sûr du bouddhisme. Je pratique aussi le Yoga, la relaxation dynamique, l'expression corporelle et le massaga ayurvédique. A ma façon je m'exprime avec le corps également, je fais de la "sculpture vivante" et en action, symbolique. A travers ces techniques énergétiques on recherche à harmoniser toutes ces forces qui circulent en nous et dont on parle plus haut".